Les moulins à poivre WAUWAU Art Edition sont une série de moulins conçus chaque année par un(e) artiste différent(e). En 2014, la coopération a lieu avec Linda Berger, la série est faite à la main, signée à la main et limitée à 10 pièces.

L'historienne de l'art Cornelia Offergeld a rédigé le texte suivant sur le travail de Linda Berger :

Le propre et l 'autre - de la réalité à l'abstraction

L'intérêt artistique principal de Linda Berger est la transformation de processus de pensée en une forme visuelle. Dans ses dessins à l'encre, ses gravures, ses interventions dans l'espace et ses assemblages, elle se penche sur la réalité vécue individuellement ainsi que sur son caractère éphémère et cherche à établir un dialogue entre le propre et l'autre.

Dessins à la plume Les dessins à l'encre de Chine de l'artiste, à la fois délicats et denses, sont réalisés sur une longue période. Au cours de processus de travail méditatifs, Linda Berger dessine à la plume de délicates formations atmosphériques qui, vues de loin, évoquent le souvenir de paysages, d'essaims d'insectes, de nébuleuses planétaires ou encore d'objets géologiques. De près, on reconnaît les innombrables traits fins, de couleurs différentes, appliqués intuitivement d'une main déliée à partir du processus de dessin. Linda Berger décrit le processus de travail comme un "processus empirique" dans une "situation de laboratoire". Souvent, ce sont des mois durant lesquels, en dessinant sur des rouleaux de papier de grand format, elle progresse vers ce point de rupture où l'expression individuelle se transforme en abstraction et où la notion d'opposés comme le microcosme et le macrocosme s'annulent mutuellement. "Le dessin est à la fois proche et lointain. Directement devant le papier, les nombreuses couches s'estompent pour former une sorte de peinture vacillante. Avec le temps, des états d'une carte, d'un plan, d'un paysage, des condensations ou des structures d'une dissolution apparaissent", explique l'artiste.

Interventions dans l'espace Pour ses interventions dans l'espace, l'artiste transpose le dessin dans la tridimensionnalité. Elle a travaillé pendant soixante-dix heures sur une pièce d'environ 7,5 m2 dans laquelle on ne pouvait entrer que par la fenêtre. Pour ce faire, elle a troqué la plume contre le pinceau et a recouvert les murs, le sol et le plafond ainsi que les portes, les prises et les câbles de la pièce inoccupée de petits traits qui se condensaient en tourbillons pour laisser ensuite place à des espaces plus clairs. Comme pour les travaux sur papier, une dynamique propre se crée dans les paysages au trait, dans lesquels l'artiste comme le spectateur sont plongés. En science de l'art, on utilise pour cet état le terme d'immersion, dans le sens du passage du moi dans un état de conscience où la perception de sa propre personne se détache du monde réel pour s'identifier à un monde virtuel. Cela s'accompagne naturellement d'une modification de la perception du temps, que l'artiste explore à plusieurs niveaux dans ses dessins. "Le temps est un facteur important pour moi", explique Berger. "Dans le processus de dessin à l'encre et à la plume, il s'agit de précision et d'un état physique et psychique qui est examiné pendant plusieurs semaines ou mois". Le changement continu joue un rôle central dans ce processus, que Linda Berger étudie également avec les moyens de la gravure, dans des eaux-fortes et des sérigraphies. Pour la série "Überwucherung", elle a par exemple désigné la plaque de cuivre, l'a gravée et imprimée, puis l'a à nouveau désignée, gravée et imprimée à plusieurs reprises. Les 41 impressions différentes qui résultent de ce processus retracent un processus au cours duquel la plaque de cuivre gagne à chaque fois en structure et en densité.

Assemblages Les assemblages de Linda Berger sont des collages de petits objets trouvés les plus divers, allant d'objets utilitaires à des tessons de poterie, qu'elle a collectés - on pourrait dire de manière obsessionnelle - pendant plusieurs années. L'artiste les considère comme des archives de "traces laissées" qu'elle classe et sélectionne selon différents critères. Pour le complexe d'œuvres réalisé entre 2011 et 2013, elle a thématisé les contraires : Des objets clairs et légers étaient opposés à des objets sombres et lourds. " Le schéma de collection est une recherche intuitive, une appropriation de l'information, une application névrotique au sens psychologique et poétique ou encore une compensation pour comprendre la complexité de la vie ", explique l'artiste. "Des éléments existants de formes et de couleurs deviennent un répertoire d'instruments aux caractéristiques individuelles qui me mettent au défi de créer de nouveaux contextes et de nouvelles compositions".

Linda Berger est née en 1980 à Aalen (D) et vit à Vienne. Depuis 2008, elle étudie à l'Université des arts appliqués de Vienne () avec Sigbert Schenk et Jan Svenungsson dans la classe de graphisme et d'impression.

Taille : environ 25cm Délai de livraison EU : 3-5 jours ouvrables